Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Pour avoir voulu accélérer la formation des futures forces de sécurité afghanes qui remplaceront celles de l’Isaf en 2014, les responsables de la coalition ont manqué de vigilance. Résultat : 45 soldats abattus en un an, soit par des Afghans qui étaient en formation, soit par des éléments infiltrés par les talibans.
Le commandant des forces spéciales américaines a donc décidé de suspendre temporairement l’entraînement de certaines des recrues en attendant qu’un système de vérification plus strict soit mis en place. Il visera environ 1 000 Afghans qui souhaitent faire partie de la police locale, et dont le passé sera examiné avec plus de rigueur pour s’assurer qu’ils n’ont pas de liens avec les insurgés.
La suspension ne concerne pas l’entraînement de la police nationale et de l’armée. Et pourtant, ce sont souvent ces deux entités qui ont été responsables d’attaques contre ceux qui les formaient. « Même si le processus de vérification a été très bon, juge un responsable des forces spéciales, il nous a manqué un mécanisme de suivi des recrues. »
Pour créer un climat de confiance avec les Afghans, les membres de l’Isaf et leurs recrues vivaient ensemble. Mais comme c’était pendant les périodes de repos que les attaques ont eu lieu le plus souvent, le personnel de la coalition garde désormais une prudente distance avec ses recrues.