Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Avec en toile de fond un ancien navire de guerre portant le nom de l’Etat de l’homme qu’il a choisi comme son co-listier, l’USS Wisconsin, Mitt Romney a annoncé devant plusieurs milliers de Virginiens celui que, par erreur, il a présenté comme le prochain président des Etats-Unis, Paul Ryan. Erreur qu’il a rapidement corrigée. Le candidat républicain a décrit son second comme « l’intellectuel du parti ».
« Il comprend les défis auxquels l’Amérique doit faire face, notre déficit astronomique, notre dette écrasante et la catastrophe fiscale qui nous attend si nous ne changeons pas de cap », a déclaré Mitt Romney.
Paul Ryan, 42 ans, dont 14 passés au Congrès est l’architecte d’un budget destiné à réduire le déficit sans augmenter les impôts, mais en coupant les dépenses publiques. Un plan qui séduit les conservateurs et la mouvance Tea Party.
Paul Ryan a fait une entrée spectaculaire aux accents d’une musique solennelle, acceptant avec enthousiasme son nouveau rôle : « Je suis profondément honoré et enthousiaste à l’idée d’être votre co-listier ».
Il s’est alors lancé dans ce qui sera sa mission au cours des prochains mois : vanter les qualités de chef de Mitt Romney, l’homme dont le pays a besoin, et pilonner la politique économique de son rival, Barack Obama, politique qu’il a qualifiée d’ « échec ».
La campagne de démolition contre Paul Ryan a commencé
Si la plupart des républicains sont ravis du ticket Romney-Ryan, les démocrates le sont encore plus tant ils sont persuadés que le choix du candidat républicain va faciliter leur victoire en novembre. Pas de lune de miel pour Paul Ryan.
Si le président Obama est resté muet avant de s’envoler pour Chicago, son équipe a tiré les premières salves contre l’élu du Wisconsin. Elle met en garde les Américains : Paul Ryan menace votre retraite et Medicare, votre assurance-santé . Pour réduire le déficit, le parlementaire propose qu’à partir de 55 ans, les Américains achètent leur propre assurance avec une aide fédérale. Sinon, dit-il, il n’y aura plus d’argent dans les caisses d’ici 2020.
Même s’il n’a pas tort, son plan a un gros défaut souligné par tous les démocrates et que Chris Van Hollen, élu du Maryland et étoile montante du parti, a résumé sur CNN : « Le plan Ryan ne demande pas aux plus riches de contribuer un centime à la réduction du déficit et demande à tous les autres de se sacrifier. C’est pourquoi ça affecte l’assurance-maladie des gens âgés, le budget de l’éducation et les impôts de la classe moyenne ».
Pour Nancy Pelosi, l’ancienne présidente démocrate de la Chambre, le choix est désormais plus clair que jamais. Le ticket Romney-Ryan est celui des millionnaires. Le ticket Obama-Biden, celui de la classe moyenne.