Ce dimanche, les Dames en blanc, mouvement d'opposition au régime cubain, ont dédié leur marche au dissident Oswaldo Paya, tué dans un accident de voiture le 22 juillet dernier. La famille et certains milieux d'opposition contestent la version de l'accident présentée par les autorités cubaines, selon laquelle le véhicule dans lequel se trouvait l'opposant roulait trop vite et aurait percuté un arbre. Berta Soler, leader des Dames en blanc a demandé ce dimanche aux autorités cubaines d'éclairer les zones d'ombre qui restent sur cette affaire. Une requête à laquelle a également souscrit un autre dissident cubain, Elizardo Sanchez Santa Cruz, président de la Commission cubaine des droits de l'homme (non reconnue).
Dans le véhicule accidenté se trouvaient deux autres personnes, un Suédois, Jens Aron Modig, et un Espagnol, Angel Carromero. Les opposants demandent que leur version des faits soit rendue publique. Mais les deux hommes sont retenus par la police cubaine. «Eux seuls peuvent dire ce qui s'est passé» a déclaré Elizardo Sanchez.
Tension entre Cuba et l'Espagne
Comme le rappelle notre correspondant à Madrid, François Musseau, entre Cuba et l’Espagne tout incident est propre à générer une crise diplomatique tant les deux pays se regardent en chiens de faïence. L’Espagne exige qu’Angel Carromero, l’un des leaders du mouvement des jeunes du Parti populaire, au pouvoir à Madrid, puisse rentrer au plus vite dans son pays mais La Havane ne l’entend pas cette oreille. Cuba déclare qu'Angel Carromero n’est pas détenu mais retenu.
Le consul espagnol s’occupe de son cas mais Madrid craint que le jeune responsable politique soit utilisé comme moyen de pression dans le bras de fer diplomatique. En conséquence, les autorités espagnoles font tout pour limiter l’affaire à un accident de circulation pour éviter que d’autres charges puissent être présentées contre Carromero.