Des proches et des opposants de tous horizons s'étaient réunis à l'église du Divin Sauveur, dans le sud de La Havane, pour assister aux funérailles d'Oswaldo Paya - ils avaient d'ailleurs revêtu des tee-shirts à son effigie. Mais quand ils ont commencé à scander des slogans hostiles au régime communiste, la police est entrée en action et a arrêté une cinquantaine d'opposants. Elizardo Sanchez, le porte-parole de la commission cubaine de droits de l'homme et de la réconciliation nationale, était présent à l'enterrement. Il déclare :
« Il y a eu jusqu'à 600 personnes, c'est sans précédent pour les funérailles d'un opposant à Cuba. Les policiers étaient nombreux, et très visibles. Plusieurs personnes ont été arrêtées, dont Guillermo Farinas qui a reçu comme Paya le prix Sakharov du Parlement européen. Les incidents étaient inévitables parce qu'il y avait une atmosphère de grande tristesse à cause de la mort de Paya, qui était sans doute le leader le plus notable des forces d'opposition ici à Cuba. Cette très importante présence policière a été une imprudence dans ce climat de tristesse ».
Oswaldo Paya a été ensuite inhumé, sans incidents cette fois, dans le grand cimetière de Colon, dans le centre de la capitale. Et sa famille a de nouveau réclamé une enquête sur les circonstances de sa mort, affirmant que l'accident de voiture qui l'avait tué avait été « provoqué » par un autre véhicule. Pas de réactions pour le moment des autorités cubaines.