Au Brésil, une loi pénalisera les faux profils sur les réseaux sociaux

Une commission de juristes du Sénat brésilien prépare une loi qui modifiera la législation contre les cybercrimes. Ce projet envisage de durcir les sanctions contre les internautes dont l’utilisation d’un faux profil pourrait porter préjudice à quelqu’un. Le texte spécifiera aussi d’autres délits commis sur internet.

Un fait divers qui a défrayé la Toile brésilienne est maintenant à l’origine d’un futur bouleversement juridique.

A l’instar de Scarlet Johansson, qui s’était fait voler des photos stockées sur son smartphone, l’actrice brésilienne Carolina Dieckmann a elle aussi été victime du même genre de piratage.

Idole des novelas, ces feuilletons télé dont les brésiliens raffolent, Mlle Dieckmann a fait réparer son ordinateur début mai, mais l’un des techniciens en a profité pour voler 36 photos intimes qu’elle conservait sur son disque dur. Les images, publiées alors sur plusieurs sites, ont été vues plus de 8 millions de fois.

Besoin de légiférer et d’assurer une protection minimale de la vie privée

L’actrice a déposé plainte et les hackers qui ont piraté son ordinateur ont été écroués, mais la médiatisation de l’affaire a fini par susciter une réaction des pouvoirs publics sur le besoin de légiférer et d’assurer une protection minimale de la vie privée.

Selon la nouvelle loi, baptisée d’ailleurs « Loi Dieckmann », l’auteur d’un crime similaire risquerait, au minimum, deux ans de prison, plus un tiers pour la distribution des images.

Six mois à un an de prison en cas de piratage d’un site protégé par un mot de passe

Dans le cas de l’utilisation d’un faux profil sur les réseaux sociaux, cette peine pourra aller de six mois à deux ans d’emprisonnement. De plus, le fait de le créer dans le but de porter préjudice à quelqu’un sera considéré comme un facteur aggravant par la Justice.

La commission parlementaire propose aussi une amende et une peine de six mois à un an de prison pour l’internaute qui pirate un site protégé par un mot de passe, même s’il ne publie pas les données sur internet.

Il faudra réfléchir avant de tweeter sous pseudo au Brésil

Les hackers, quant à eux, auront un chapitre à part dans la nouvelle législation. Les juristes brésiliens prévoient également des sanctions plus sévères pour la divulgation à la presse de secrets de justice obtenus de façon frauduleuse.

La peine pour ces crimes peut passer de deux à cinq ans d’emprisonnement. Au journal O Globo, M. Gonçalves, le président de la commission, précise que l’idée n’est pas de pénaliser le travail des journalistes. « La liberté de la presse et le secret des sources sont inscrits dans la Constitution », rappelle-t-il.

Au Brésil, il faudra bientôt y réfléchir à deux fois avant de poster un message par le biais d’un pseudonyme sur Twitter.

 

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