Une centaine de familles occupait, depuis trois semaines, la propriété de 2 000 hectares d'un homme d'affaires local, Blas Riquelme, lié aux autorités du temps de la dictature. Pour les en déloger, la police est intervenue en employant la manière forte. Mais le groupe d'agriculteurs a cru bon de résister, et l'opération de police s'est transformée en tragédie : seize personnes ont trouvé la mort dans la fusillade, sept membres des forces de l'ordre et neuf occupants.
La porte-parole du mouvement paysan paraguayen, Malu Vázquez, explique les raisons de cette occupation : « Ce sont des terres mal acquises. La plupart des terres qui pourrait donner lieu à une réforme agraire est détenue par des personnes qui ont collaboré avec la dictature et qui sont proches du parti Colorado. Comme il s’agit de terres qui appartenaient à l'Etat, elles n’auraient jamais dû passer aux mains des industriels, mais elles auraient dû être transférées aux paysans. Plus de 80% des terres sont détenues par 1 à 2% de la population, tous des éleveurs et de grands cultivateurs de soja. »
A la suite de ces violences et pour tenter de calmer la situation, le président Fernando Lugo a annoncé le limogeage du ministre de l'Intérieur, Carlos Filizzola et du chef de la police, Paulino Rojas.