Avec notre correspondant à Québec, Pascale Guéricolas
Le ton reste courtois, mais on sent beaucoup de déception de part et d’autre après un nouvel échec des négociations entre le gouvernement et les associations étudiantes.
Du côté étudiant, on ne comprend pas pourquoi les dirigeants québécois ont rejeté leur solution, qui consistait à supprimer des déductions fiscales accordées aux études pour éviter une augmentation des frais d’inscription.
Pour Paul-Emile Auger, le secrétaire général de la Table de concertation étudiante du Québec (Taceq), l’un des dirigeants étudiants, le gouvernement a créé intentionnellement une crise sociale : « Je pense que le gouvernement se magazine une crise sociale d’une ampleur inégalée pour les prochaines semaines. Et on voit mal comment le processus peut reprendre si les libéraux gardent une attitude de fermeté telle à la table des négociations. »
Du côté des libéraux au pouvoir, on maintient que la suppression de la déduction fiscale, proposée par les étudiants, aurait nui aux contribuables. Ils s’attendent donc toujours à ce que les étudiants contribuent davantage à leurs études.
Pour Jean Charest, le Premier ministre du Québec, le gouvernement ne cède pas aux menaces. Sans préciser la date d’une prochaine élection électorale, il a invoqué la possibilité d’une prochaine consultation d’ici dix-huit mois : « Démocratiquement, il y a une occasion de donner aux Québécois de s’exprimer sur ces choses-là. C’est comme cela que notre société fonctionne. Et ça permet en outre à la majorité silencieuse, elle, de s’exprimer. »
La situation semble bel et bien bloquée au Québec, où les casseroles se font entendre plus que jamais dans les rues des villes et des villages.