Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Six chefs d’accusation pesaient sur John Edwards à qui il était reproché essentiellement d’avoir utilisé un million de dollars de sa campagne électorale pour entretenir sa maîtresse et l’enfant qu’il avait eu avec elle.
L’affaire avait causé d’autant plus de scandale que l’épouse du candidat souffrait, pendant sa liaison, d’un cancer en phase terminale qui devait l’emporter un peu plus tard. L’accusation a tenté de prouver qu’Edwards avait détourné l’argent de deux généreux donateurs destiné à son élection pour masquer son infidélité.
Ses avocats ont affirmé qu’il n’était pas au courant de la façon dont ces dons avaient été utilisés et ont blâmé un de ses assistants pour l’emploi illégal des fonds. Après deux semaines de délibérations, les jurés ont conclu qu’Edwards n’était pas coupable de détournement, mais n’ont pu se mettre d’accord sur les cinq autres chefs d’accusation, forçant la juge à prononcer un non-lieu.
Entouré de sa fille ainée et de ses parents, John Edwards, soulagé, a tout de même fait son mea culpa : « Bien que je ne crois pas avoir commis un acte illégal, a-t-il déclaré, j’ai fait beaucoup, beaucoup, de vilaines choses et personne d’autre n’est responsable pour mes péchés. Je suis responsable. C’est moi et moi seul ».
Une réouverture de son procès est des plus improbables. Edwards, qui risquait 30 ans de prison, pourrait retourner à son ancienne profession d’avocat, mais sa carrière politique est définitivement finie. Les Américains auraient pu lui pardonner la maîtresse, mais ils ne lui pardonneront jamais son comportement à l’égard de sa femme mourante.