Avec notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas
Le slogan claque dans la manifestation :« Sauvons la démocratie au Québec ! » Les manifestants qui ont pris d’assaut pacifiquement les rues de Montréal ne s’opposent plus seulement à la hausse de 75% des droits d’inscription à l’université décrétée par le gouvernement Charest. Ils défendent le droit de manifester librement et de s’exprimer alors qu’une loi spéciale votée vendredi 18 mai impose de sévères limitations aux citoyens.
Une attitude qui révolte cette étudiante en droit : « C’est devenu le refus d’un gouvernement de dialoguer avec sa jeunesse. C’est devenu la détermination du gouvernement d’écraser à tout prix toute forme de contestation sociale. »
Ce quinquagénaire défile par solidarité aux côtés des étudiants : « Maintenant que ma génération a pu étudier à bon prix, maintenant qu’on peut avoir des fonds de pension confortables, alors on va faire payer ça aux plus jeunes. Je trouve cela d’un manque de générosité total. Ce n’est pas le Québec dont je rêvais quand, moi, j’étais à l’université. »
Colorée, déguisée, festive, la foule arpente le centre-ville de Montréal en se moquant des nouveaux règlements qui obligent à fournir son parcours huit heures d’avance si l’on est un groupe de plus de 50 personnes.
La manifestation bon enfant de la journée est maintenant terminée. Place au défilé nocturne qui met la police de Montréal sur les dents depuis 29 soirées.