Michel Martelly célèbre un an de pouvoir mais le petit peuple de Haïti est moins à la fête

En Haïti, le président de la République a tenu à célébrer, lundi 14 mai 2012, le premier anniversaire de son arrivée au pouvoir. Michel Martelly tire un bilan très positif de son début de mandat mais les plus pauvres, qui souffrent au quotidien, sont venus à la cérémonie officielle face au palais présidentiel, toujours en ruines, pour lui faire part de leur colère.

Avec notre correspondante en Haïti, Amélie Baron

L'image était belle : sur la place du Champ de Mars, en partie vidée des tentes, le président et sa femme déposent une gerbe de fleurs au pied de la statue du Nègre marron, symbole de l'indépendance sur les colons français.

Mais, aux côtés des partisans de Michel Martelly, la foule est venue crier son ras le bol. «Président, on a faim» scandent les spectateurs. Marc Délia, 45 ans, est désabusé : «Ils disent qu'ils relogent les gens mais c'est la misère : on n’a pas de travail, on ne peut pas acheter de l'eau, on ne peut rien acheter pour nos maisons. C'est comme s'ils nous retirent de la misère pour nous mettre dans une autre misère

Wilson Thomas, 36 ans dénonce l'injustice du pouvoir Martelly : «C'est un petit groupe de gens qui s'enrichit de jours en jours et qui crée davantage de crises. C'est ça qui fait augmenter l'insécurité. Il faut que je trouve un moyen pour manger, et le seul moyen que j'ai actuellement, c'est de vous agresser, de vous voler votre sac, de le revendre pour pouvoir manger. Eux, ils fêtent car ils ont des moyens mais nous, nous ne pouvons même pas manger, nous n'avons pas de travail, pas d'endroit où dormir, on ne peut rien fêter. Le bilan d'un an, c'est un bilan négatif

Le Président reste populaire en Haïti mais les plus pauvres dans la capitale ne supportent pas le jugement positif que Michel Martelly porte sur sa première année de mandat.
 

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