Avec notre correspondant à Washington, Pierre-Yves Dugua
Pour une banque qui a gagné plus de 5 milliards de dollars, rien qu’au premier trimestre 2012, l’annonce est pour le moins inattendue et précipitée : deux milliards de dollars de pertes ont été révélés ce jeudi 10 mai, sur des positions de trading. Des pertes embarrassantes pour JP Morgan Chase, mais pas dramatiques.
C’est la réputation de la plus grande banque des Etats-Unis qui est entachée, d’autant que JP Morgan Chase et son patron Jamie Dimon se vantent souvent d’être meilleurs que les autres en matière de gestion de risques. Jamie Dimon, dans un mea culpa qui n’est pas de son registre ordinaire, a reconnu, le 10 mai que sa banque avait mal exécuté une stratégie visant à se protéger des risques de détérioration de la valeur de certains investissements.
L’incident semble lié à des positions très audacieuses accumulées depuis JP Morgan à Londres, sous la responsabilité d’un Français. Des positions remarquées, au mois d’avril 2012, dans la presse financière. La direction de la banque n’accuse aucun de ses employés de violation de la loi mais déplore que ses propres principes de contrôle de risques n’aient pas été appliqués.
L’affaire donne des arguments aux autorités règlementaires américaines qui veulent limiter les risques pris par de grandes banques de dépôt sur les marchés avec leurs fonds propres.