Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Après une interdiction de quitter le territoire pour ces principaux cadres dirigeants et l’arrêt de sa production de pétrole au Brésil, Chevron s’apprête à payer très cher les deux fuites de pétrole de novembre 2011 et de mars 2012 au large des côtes de Rio de Janeiro. Pour le premier accident, qui avait provoqué la fuite de l'équivalent de 3 000 barils dans l’Atlantique, la compagnie américaine s’était déjà vu infliger une amende de plus de 41 millions d’euros, qu’elle n’a toujours pas réglée. La deuxième fuite a eu lieu à moins de 3 kilomètres de la précédente.
Chevron affirme que seuls quelques litres de pétrole se sont échappés en mars et que cette fuite n’est pas liée à celle de novembre. Mais le procureur brésilien n’en croit pas un mot. Il accuse Chevron de négligence et d’omission. La compagnie pétrolière aurait volontairement sous-estimé le volume de la fuite.
Le réquisitoire, jugé absurde par la compagnie pétrolière, exige donc le paiement de près de 8,3 milliards d'euros. Le procureur avait déjà demandé la même somme après la marée noire de novembre. Selon lui, les dégâts environnementaux sont « incalculables ». Il a également requis plus de 31 ans de prison à l’encontre du président américain de Chevron au Brésil.