« Chevron accepte l'entière responsabilité de cet incident », a déclaré dimanche 20 novembre George Buck, le directeur du groupe au Brésil. Pour expliquer l'origine de la fuite, il a évoqué « un pic de pression inattendu » rencontré en plein forage. Ce constat, il assure en tirer les conséquences : Chevron fera tout son possible pour réparer les dégâts, « jusqu'à ce que l'irisation ne soit plus visible à la surface de l'océan », a-t-il précisé.
Reste à savoir si ces propos suffiront à apaiser les critiques. Les défenseurs de l'environnement, tout comme les autorités brésiliennes, ont en effet reproché à la compagnie pétrolière son manque de transparence. Ils ont même évoqué un abus de forage délictueux lors de l'exploration du gisement au large de Rio et une sous-estimation des dommages en milieu marin. Chevron a d’ailleurs minimisé de façon répétée la quantité de brut répandu par rapport aux évaluations de l'agence pétrolière brésilienne.
La compagnie affirme avoir colmaté les brèches il y a déjà près d'une semaine alors que la même agence officielle a relevé ce week-end de petites fuites persistantes, bien que la surface de la marée noire ait été substantiellement réduite. Certains doutent déjà que les réparations promises tiennent compte de l'impact sur les oiseaux, les poissons, les dauphins et les baleines, tous privés de l'une de leurs routes migratoires, ainsi que du préjudice subi par les pêcheurs. La bataille des chiffres ne fait sans doute que commencer.