De notre correspondant à New York, Raphaël Reynes
L'audience de ce mercredi matin devrait durer environ une heure, selon le juge Douglas McKeon qui présidera cette audience, qui n'est pas celle du début du procès au civil, mais d’une audience préliminaire, une audience technique en quelque sorte.
En fait, lorsque les avocats de Nafissatou Diallo ont déposé plainte auprès du tribunal du Bronx, ceux de Dominique Strauss-Kahn ont affirmé que cette plainte n’était pas recevable parce que, disent-ils, l’ancien patron du FMI bénéficiait au moment des faits d’une immunité judiciaire liée à sa fonction. Un fait que, bien entendu, les défenseurs de la femme de chambre du Sofitel démentent fermement.
Le juge a alors demandé aux deux parties de lui remettre des conclusions écrites sur cette immunité et il les a convoqués au tribunal, ce mercredi, pour en débattre. Il devrait rendre sa décision d’ici deux ou trois semaines.
Si Douglas McKeon décide que Dominique Strauss-Kahn ne bénéficiait pas d’une quelconque immunité, il devrait y avoir un procès à moins que les deux parties parviennent à un accord financier d’ici là. En effet, 80 à 90% des dossiers qui sont traités par ce tribunal ne vont pas jusqu’au procès. Pour l’instant, d’un côté comme de l’autre, on affirme qu’il n’est pas question d'arrangement financier.
Dans la presse américaine, les avocats de Nafissatou Diallo insistent sur leur volonté d’obtenir une condamnation de l’ancien patron du FMI. Et du côté Dominique Strauss-Kahn, c’est la même chose. Hors de question de verser un dollar puisque leur client est « innocent », répètent les avocats de DSK.
La mise en examen de DSK dans l’affaire du Carlton en France ne devrait pas peser sur le dossier américain mais il est certain que les avocats de Nafissatou Diallo regardent avec beaucoup d’intérêt l’affaire du Carlton et la mise en examen de DSK pour « proxénétisme aggravé ». Ce qu’ils regardent, surtout, ce sont les témoignages qu’ils pourraient récupérer, dans le dossier français, sur le comportement de Dominique Strauss-Kahn avec les femmes. Un comportement parfois décrit comme « violent », affirme Kenneth Thompson dans une interview récente. Bien entendu, les avocats de la femme de chambre du Sofitel pourraient tenter d’utiliser cet argument pour faire pencher la balance de leur côté.
Aucun des deux protagonistes du dossier ne fera le déplacement. Nafissatou Diallo et Dominique Strauss-Kahn n’y sont pas tenus pour cette audience au civil. Seuls leurs avocats seront face au juge.