Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Le pape Benoît XVI arrive au Mexique juste avant l’ouverture de la campagne pour l'élection présidentielle. Ce n’est pas un hasard ni une innocente coïncidence. Le Vatican et le gouvernement mexicain ont des intérêts communs. Felipe Calderón espère une reconnaissance pontificale sur sa stratégie pourtant très meurtrière de lutte contre les cartels de la drogue.
Benoît XVI attend en retour un soutien plus fort du gouvernement mexicain sur son agenda moral : mieux lutter contre l’avortement, le mariage homosexuel ou l’utilisation des préservatifs.
Felipe Calderón n’a pas ménagé ses efforts pour que soient modifiés l’article 24 de la Constitution mexicaine qui donnera plus d’espace à l’intervention de l’Eglise dans la société. Elle lui permettra de faire du prosélytisme en dehors des églises, en particulier dans les écoles. Elle lui donnera également un meilleur accès aux moyens de communications comme la télévision. Le succès assuré de cette visite pastorale à trois mois des élections est un coup de pouce que devrait capitaliser facilement le gouvernement et sa candidate Josefina Vásquez Mota.