Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Le rapport du juge Arturo Zaldivar, qui réclame la libération immédiate de Florence Cassez, n’aborde pas le drame des enlèvements au Mexique, ni ne préjuge de l’innocence ou de la culpabilité de la Française.
Par contre, il remet en question toute la procédure juridique qui a permis son arrestation. C’est un véritable procès à la justice que réalise le juge Zaldivar, un réquisitoire sur les agissements des juges et policiers qui ne font pas correctement leur travail.
Ce pavé dans la mare a déclenché une controverse à la Chambre des députés. L’opposition est allée jusqu’à demander, pour la première fois, l’ouverture d’une enquête sur le rôle de l’actuel ministre de la Sécurité publique, qui avait fabriqué la fausse arrestation de Florence Cassez, quand il était chef de la police.
Le constat des parlementaires est que l’état de droit est systématiquement bafoué au Mexique, et que la police et les juges en sont les premiers responsables. Le cas de Florence Cassez sert à vider un abcès, qu’aucun juge de la Cour suprême n’avait osé percer jusqu’alors. Sa possible libération pourrait être l’amorce d’une profonde réforme du système judicaire.