Mexique: la possible libération de Florence Cassez agite la classe politique

Les juges de la Cour suprême mexicaine se prononceront le 21 mars sur la possible libération de la française Florence Cassez. C'est bien ce que recommande l'un de ses membres, le juge Arturo Zaldivar, qui estime que la procédure concernant cette Française reconnue coupable d'enlèvements a été marquée par de nombreuses irrégularités. Et son rapport suscite des remous au Mexique.

Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy

Le rapport du juge Arturo Zaldivar, qui réclame la libération immédiate de Florence Cassez, n’aborde pas le drame des enlèvements au Mexique, ni ne préjuge de l’innocence ou de la culpabilité de la Française.

Par contre, il remet en question toute la procédure juridique qui a permis son arrestation. C’est un véritable procès à la justice que réalise le juge Zaldivar, un réquisitoire sur les agissements des juges et policiers qui ne font pas correctement leur travail.

Ce pavé dans la mare a déclenché une controverse à la Chambre des députés. L’opposition est allée jusqu’à demander, pour la première fois, l’ouverture d’une enquête sur le rôle de l’actuel ministre de la Sécurité publique, qui avait fabriqué la fausse arrestation de Florence Cassez, quand il était chef de la police.

Le constat des parlementaires est que l’état de droit est systématiquement bafoué au Mexique, et que la police et les juges en sont les premiers responsables. Le cas de Florence Cassez sert à vider un abcès, qu’aucun juge de la Cour suprême n’avait osé percer jusqu’alors. Sa possible libération pourrait être l’amorce d’une profonde réforme du système judicaire.

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