Avec notre correspondante en Haïti, Amélie Baron
Sa maison peinte en rose pâle est encore vide mais, dans la localité des Zoranje, Mme François se sent déjà chez elle : « La maison a trois pièces, un salon-salle à manger et deux chambres à coucher. Il y a aussi des toilettes, très confort ». A 62 ans, c'est un nouveau départ pour cette employée du service national d'assurance car elle avait tout perdu le 12 janvier 2010 : « Après le séisme je me suis retrouvée sous une tente. Après, j'ai loué une maison mais je n'arrivais pas à payer. Grâce à l'Eternel j'ai trouvé cette maison !».
Présent pour l'inauguration, le président Michel Martelly tient à rappeler que ce ne sont pas des dons, mais bien des locations à 2 500 gourdes par mois (50 euros) : « 2500 gourdes ça peut représenter beaucoup c'est vrai mais il ne faut pas se mentir; chaque chose a un prix. Chaque maison vaut environ 11 000 dollars. Nous faisons en sorte que les gens puissent avoir un logement décent dans un environnement décent et donc il faut obligatoirement payer un prix. C'est avec cet argent que nous allons collecter que nous pourrons continuer à faire ces projets à travers le pays ».
Sur le site des Zoranje, les employés de la fonction publique sont les premiers à bénéficier de ces logements sociaux . Au total, 2 000 maisons doivent être construites, autour de Port-au-Prince et aussi en province. C'est un début, mais la tâche reste immense : plus de 515 000 personnes vivent toujours dans des camps.