Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Après le séisme de janvier 2010, les Etats-Unis avaient stoppé les renvois de criminels d'origine haïtienne. Mais les procédures ont repris depuis un an, ce qui inquiète Michel Forst car à Port-au-Prince les autorités n'ont pas les moyens de suivre ces individus qui représentent une menace pour la sécurité.
« Ces personnes ont purgé leur peine aux Etats-Unis mais ce sont souvent des criminels dangereux, explique Michel Forst. Parfois des petits larcins, délits ont été commis mais souvent ce sont des crimes de sang, des crimes de drogue et par conséquent ce n'est pas simple de voir brutalement renvoyer en Haïti des criminels qui vont rejoindre les gangs. On n'a pas d'études statistiques officielles mais il y a des études officieuses qui m'ont été présentées - notamment par la direction de la police nationale haïtienne - qui montrent que l'impact est certain sur l'insécurité et que malheureusement ces personnes vont rejoindre les gangs ou bien reconstituent en Haïti des gangs qui existaient sur le territoire des Etats-Unis ».
Michel Forst reconnaît le droit qu'ont les Etats-Unis de déporter ces criminels étrangers vers leur pays d'origine mais l'expert indépendant des Nations unies aux droits de l'homme appelle à une coopération accrue entre les systèmes judiciaires ce qui permettrait d'endiguer l'insécurité qui sévit dans certains quartiers de la capitale haïtienne.