Avec notre correspondante à Port-au-France, Amélie Baron
Robert Duval avait 22 ans en 1976 : il a été arrêté sans raisons un après midi à la sortie de son travail un après-midi. Il a alors vécu l'horreur durant dix-sept mois dont huit passés dans une cellule surpeuplée de Fort Dimanche, la prison politique des Duvalier.
Bobby Duval témoigne : « On m'a torturé. J'étais descendu à 45 kilos parce qu'on vous donnait 300 calories par jour de nourriture et moi j'ai vécu dans une cellule à Fort Dimanche pendant huit mois où j'ai compté 180 morts, devant moi! 180 morts! D'inanition, de maladies qui découlaient des traitements inhumains qu'on nous faisait subir. Moi, je ne comprends pas la décision du juge Carves. C'est l'horreur pour moi parce que l'on puisse passer l'éponge sur des crimes contre l'humanité comme ça. Ce n’est pas moi seulement qui ai subi. C'est outrageant, il n'y a pas d'autre mot pour ça. C'est réellement une décision sans vergogne ».
Robert Duval est aujourd'hui écoeuré que le juge n'ait pas donné suite à la plainte pour crime contre l'humanité qu'il a déposé contre Jean-Claude Duvalier. Il ne va pas abandonner sa bataillle pour la justice car selon lui, jamais Haïti ne pourra avancer sans une condamnation des bourreaux de la dictature.