Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Des hommes armés ont semé la terreur en s’emparant de plusieurs autobus urbains en fin de journée samedi. Pistolets en main, ils ont fait descendre les passagers et ont obligé les chauffeurs à bloquer totalement la circulation en mettant leurs véhicules en travers des deux plus grandes avenues de Monterrey.
Les criminels ont placardé des messages sur les autobus pour rappeler que le cartel des Zetas considère Monterrey comme son territoire et que pour cela, le gouverneur Rodrigo Medina, membre du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), a reçu 20 millions de dollars pour sa campagne électorale.
C’est la première fois qu’un cartel clame publiquement sa complicité avec le pouvoir. Cette affaire intervient une semaine après un règlement de compte sanglant dans un pénitencier de la ville qui avait déjà mis à jour la corruption des services de police et de justice et leur collusion avec ce cartel.
Cette affaire est très embarrassante pour le PRI, car ces dénonciations s’ajoutent à d’autres accusations de même type dans les Etats voisins et pourrait bien le priver de la victoire aux prochaines élections présidentielles.