Selon des informations rapportées par le site internet deLa Tribune ce mercredi 22 février 2012, les deux constructeurs automobiles sont en négociation depuis déjà plusieurs mois. Pour le moment, aucun des deux groupes n'a confirmé l'information. Si les fiançailles entre PSA et GM se réalisent, l’annonce pourrait se faire dès le mois prochain, en mars, au salon de l’automobile de Genève.
Rien n’a filtré quand aux modalités de cette alliance mais plusieurs pistes sont possibles : soit une coopération technique ou bien un partage des investissements sans participation au capital, soit un rapprochement capitalistique accompagné d’échanges de participations.
Si cette alliance voit le jour, il s’agirait d’une opération de grande envergure pour le marché de l’automobile. Leader sur le marché américain, General Motors fait partie du trio de tête, au niveau mondial, avec Toyota et Volkswagen. Si le Français et l’Américain convolaient, ils deviendraient de loin le numéro un du secteur avec une capacité de production annuelle de 11 millions de véhicules.
Des difficultés pour PSA
Ce n’est pas la première fois que le constructeur français fait une telle tentative avec un groupe étranger. Déjà en 2010, le PDG de Peugeot Philippe Varin avait tenté une alliance avec le japonais Mitsubishi sans parvenir à conclure. En proie à de grandes difficultés financières, PSA Peugeot s’est engagé en 2012 dans un vaste plan d’économies. Le constructeur a également programmé des arrêts de production temporaires sur certains sites et mis en place des mesures de chômage partiel.
Pour se développer et sortir de son isolement, le Français a donc besoin de s’associer à de nouveaux partenaires. PSA réalise 58% de ses ventes en Europe, où même là il est en perte de vitesse. Sans compter que la firme ne parvient toujours pas à imposer sa présence dans les pays émergents à fort potentiel. On le retrouve à hauteur de 5,5% en Amérique latine, 2,7% en Russie et 3,4% en Chine. Sur le second trimestre 2011, PSA a enregistré un déficit de près de 500 millions d’euros.
Le segment des véhicules petits modèles
Si ce rapprochement semble bénéfique pour le constructeur français, il apparait moins évident pour l’Américain. Au bord du gouffre en 2008, General Motors a réussi à redresser la barre jusqu’à afficher aujourd’hui une santé resplendissante. Il vient de publier les meilleurs résultats de son histoire : 9,2 milliards de dollars de bénéfice net soit une hausse de 48%. Le seul intérêt de cette alliance pour GM serait de développer le segment des véhicules petits modèles qui reste son point faible. Plombé par sa filiale allemande Opel et la britannique Vauxhall, il reste déficitaire sur le marché européen.
Alors que les négociations sont toujours en cours, l’annonce de ce projet a été très bien accueillie à la Bourse de Paris ce mercredi matin 22 février 2012. Le titre PSA Peugeot Citroën s’est envolé à +8,27%.
Cependant, il convient de rester prudent. Des réticences pourraient venir de la part de la famille Peugeot, principal actionnaire du constructeur français, elle détient près de 31% du capital et un peu plus de 48% des droits de vote. Il ne faudrait pas que le scénario de Mitsubishi se reproduise. A l’époque, le projet n’avait pas abouti car la famille avait refusé de perdre le contrôle du groupe.