Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
L’envoi du Dauntless, le destroyer le plus moderne de la flotte britannique, témoigne d’une volonté de militariser l’Atlantique sud, a dit la présidente Cristina Fernández de Kirchner. Elle a annoncé que son pays en saisirait le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale de l’ONU. Une enceinte qui a voté plusieurs résolutions appelant l’Argentine et le Royaume-Uni à négocier au sujet des Malouines, ce que refusent les Britanniques.
Le discours de Cristina Fernández de Kirchner doit être interprété à la lumière des derniers succès diplomatiques de l’Argentine. Les pays de la région, dont le Brésil, ont donné un contenu concret à leur soutien en interdisant leurs ports aux navires battant pavillon des Falkland, nom donné par les Britanniques aux Malouines.
La Chine a appuyé la position argentine. Et les Etats-Unis eux-mêmes ont appelé à la négociation. En s’adressant à l’ONU, le gouvernement argentin entend renforcer l’isolement de la Grande-Bretagne.
Ce sera sans doute fait avant le 2 avril, date anniversaire de la guerre de 1982, au sujet de laquelle la présidente argentine a dénoncé une nouvelle fois l’irresponsabilité de la dictature alors au pouvoir à Buenos Aires. Avant de demander au Premier ministre britannique David Cameron, en paraphrasant John Lennon, de donner une chance à la paix.