Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
La mission de six semaines du prince William ne commence pas sous les meilleurs auspices : présentée, côté britannique, comme un simple entraînement de routine pour parachever sa formation de pilote d’hélicoptère, la présence du «lieutenant Wales» est en revanche perçue comme une véritable provocation par l’Argentine. A Buenos Aires, le ministère des Affaires étrangères compare ainsi le jeune duc de Cambridge à un conquistador et dit regretter que «l’héritier royal arrive en uniforme de conquérant, et non avec la sagesse de l'homme d'État travaillant au service de la paix et du dialogue entre les nations».
Le ton est coupant et reflète le regain d’inimitié entre les deux ennemis de la meurtrière guerre des Malouines, à l’approche du trentième anniversaire de la brève invasion d'avril à juin 1982 des Falklands par l'Argentine. Les deux gouvernements ne cessent d’échanger des amabilités –David Cameron a accusé l’Argentine de «colonialisme» après quoi la présidente Cristina Kirchner a pointé la «médiocrité à la limite de la stupidité» du Premier ministre britannique- et pendant ce temps, la Royal Navy déploie le destroyer HMS Dauntless qui doit arriver dans l’archipel fin mars. Une manœuvre qui n’est autre qu’une démonstration de force.
Au milieu de ce tumulte, le prince William aura, lui, à cœur d’accomplir une des principales missions royales dans ce genre de contexte : se faire oublier. Une tâche dans laquelle il a toujours excellé.