Ils ont été libérés en 2004 et 2005, mais gardent un souvenir précis des mauvais traitements subis en détention. Ainsi, Mourad Benchelalli, fait prisonnier en Afghanistan par les Américains, affirme avoir été frappé et humilié dès la détention à Kandahar.
« Ils nous empilaient les uns sur les autres alors que nous étions nus, et ils prenaient des photos ». Khaled Ben Mustapha décrit par ailleurs des violences sexuelles exercées contre lui, qu'il désigne comme des attouchements.
À Guantanamo, les trois ex-détenus relatent aussi les conditions des interrogatoires qu'ils disent avoir subis: trainés, battus, placé dans une pièce où de la musique hurlait pour les empêcher de dormir.
Ils racontent aussi les provocations, affirmant que leurs gardiens piétinaient le Coran où le jettaient dans des sceaux remplis d'excréments.
Les trois hommes dénoncent aussi le recours à des médicaments, ces pilules qui leur donnaient des maux de tête. « On a eu l'impression, disent-ils, qu'on a fait des expériences sur nous ».
La juge Sophie Clément cherche donc à vérifier ces déclarations et à identifier d'éventuels responsables. Reste, pour cela, à obtenir l'accord des autorités américaines pour investiguer à Guantanamo.