Est-il vraiment républicain ? C'est la grande question pour un parti qui voit Ron Paul accaparer, primaire après caucus, des « parts de marché », comme on dirait en langage marketing, sans être représentatif des valeurs communes.
Car à 76 ans, le député du Texas défend des idées libertariennes, c'est-à-dire une société qui laisserait le plus de liberté possible à l'individu, au détriment d'un gouvernement réduit à sa plus simple expression.
Concrètement, cela donne, par exemple, la fin de la Réserve fédérale et le retour à l'étalon-or, et une politique étrangère plus que chétive, qui ignorerait l'Iran et n'aiderait plus guère Israël. En gros, le retour au XIXe siècle, avant que l'Etat fédéral n'ait à ce point étendu son emprise.
L'élite du Parti républicain, ayant fait la part de l'évolution, ne campe bien sûr pas du tout sur ces positions. Mais les jeunes électeurs de base s'enflamment pour elles. Au point que Ron Paul, arrivé 3e dans l'Iowa, puis 2e dans le New Hampshire, menace de se placer à nouveau dans le trio de tête en Caroline du Sud.
Comment faire rentrer dans le giron cet utopiste malcommode ? Comment donner des gages à son électorat s'il est le seul à se maintenir contre Mitt Romney dans quelques semaines, comme tout le laisse penser ? Puis l'empêcher, quand il sera hors course, de continuer en indépendant, comme cette forte tête l'a déjà fait par le passé ? Un véritable casse-tête.