Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode
Fin 2011, Evo Morales avait dû renoncer à un projet routier controversé après la mobilisation des indigènes qui étaient parmi ses principaux alliés. Le conflit, qui a duré deux mois, s’était achevé sur une cuisante défaite politique pour le gouvernement.
Pour redresser la barre, Evo Morales avait convoqué, en décembre dernier, les représentants des secteurs restés fidèles au gouvernement afin d’établir un nouvel agenda gouvernemental pour 2012. Les conclusions de ces rencontres ont été rendues publiques mercredi 11 janvier et plusieurs des mesures prévues pour cette année risquent de faire polémique. Elles concernent l’accès à la terre pour les étrangers, les médias, et les ONG, trois thèmes extrêmement sensibles.
Tout d’abord, la propriété terrienne. Les secteurs sociaux fidèles au gouvernement ont demandé à ce dernier de restreindre l’accès à la terre pour les étrangers. « C’est une excellente proposition », a commenté Evo Morales. La mesure concernerait essentiellement les terres fertiles de l’est du pays où, selon le gouvernement, environ un million d’hectares de terres sont aux mains d’étrangers. Une enquête va être lancée pour vérifier, entre autres, si ces terres ont bien été acquises légalement.
Deuxième projet, une mesure baptisée « décolonisation » des politiques de communication. Un projet vu par les associations de journalistes comme une possible menace envers la liberté d'expression.
Enfin, dernière mesure annoncée, une loi pour règlementer le fonctionnement des ONG dans le pays. Des ONG régulièrement accusées par Morales de manipuler les populations indigènes pour déstabiliser son gouvernement.
Le président a également déclaré que si l’opposition le lui demandait, il accepterait de remettre son mandat en jeu avant la prochaine élection présidentielle prévue dans trois ans. Le leader indien est déjà sorti vainqueur d'un référendum révocatoire. C’était en 2008.