Le triomphe en Bolivie de la marche des Indiens de l’Amazonie

En Bolivie, la longue marche des Indiens de l’Amazonie a pris fin. Ils sont arrivés le mercredi 19 octobre 2011 à La Paz où ils ont reçu un accueil triomphal de la population. Les quelque 1 500 marcheurs indiens étaient partis le 15 août 2011 de la ville de Trinidad dans l’Amazonie bolivienne et ont parcouru environ 600 km pour venir rencontrer Evo Morales et lui demander d’annuler la construction d’une route qui doit traverser leur territoire protégé. Le président bolivien, lui-même amérindien, avait fait réprimer violemment la marche le 25 septembre dernier, suscitant un tollé dans la population bolivienne et générant une cassure entre le gouvernement et sa base indigène. Les marcheurs ont annoncé qu’ils ne partiraient pas de la capitale politique avant d’avoir obtenu gain de cause.

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

Aux cris, notamment, de « vive les marcheurs, à bas Evo Morales », c’est une foule impressionnante de dizaines de milliers de personnes qui a accompagné les Indiens de l’Amazonie tout au long des rues étroites de La Paz. Tous réunis pour demander la protection d’un territoire indien également réserve naturelle.

« Evo Morales a démontré qu’il n’était pas crédible sur la défense de la Terre Mère, explique Pedro Nuni un député indigène et marcheur. Les véritables défenseurs de la Terre Mère, ce sont nous, ces enfants, ces mères, ces grands-parents, qui nous sacrifions et sommes même prêts à donner notre vie si nécessaire, pour éviter qu’une route affecte terriblement notre biodiversité, qui est la grande maison des peuples indigènes ».

Epuisés par leur longue marche mais revigorés par l’appui populaire, les Indiens de l’Amazonie sont plus que jamais déterminés à obtenir l’annulation du projet routier. « C’est son devoir et son obligation de nous écouter et de répondre à nos demandes, déclare Angela, qui a marché durant deux mois. Nous aussi, les peuples de l’Amazonie, nous avons soutenu le processus de changement, mais pas de la façon dont il le mène aujourd’hui. C’est lui qui est en dette avec nous, pas l’inverse ».

Les marcheurs sont passés devant le palais présidentiel, place Murrillo. Evo Morales était absent mais il devrait se réunir ce jeudi avec les dirigeants indiens.

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