Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Quelle différence en l’espace seulement de dix heures entre le débat relativement courtois de samedi soir et celui assez venimeux de dimanche matin. Sous l’effet de la caféine, les rivaux de Mitt Romney ont tiré à boulets rouges sur le favori. Newt Gingrich a donné le ton en déclarant qu’à ses yeux l’ancien gouverneur, qu’il avait traité dans une interview de «menteur», ne pouvait battre Obama : «Je pense qu’un conservateur dans la tradition de Reagan, avec un solide plan économique, a beaucoup plus de chance de réussir dans cette campagne qu’un relativement timide modéré du Massachussetts dont même le 'Wall Street Journal' dit qu’il a un programme si timide qu’il ressemble à celui d’Obama».
Mitt Romney, férocement attaqué aussi par Rick Santorum et Jon Huntsman, s’est dit fier de son passé conservateur, et fidèle à sa tactique, il a concentré ses critiques contre le président, tout en décochant quand même quelques flèches à ses adversaires : «Je tends à croire que si l’on veut remplacer un politicien professionnel comme Barack Obama, qui n’a aucune expérience à diriger quoi que ce soit, vous devez choisir quelqu’un qui n’a pas été un politicien toute sa vie, qui n’a pas fait toute sa carrière à Washington et qui a prouvé continuellement qu’il pouvait diriger.»
Cependant, dans l’ensemble Mitt Romney a su résister dans ce débat à l’assaut lancé contre lui et conserve son statut de favori pour l’investiture républicaine.