9,5 milliards de dollars, c'est ce que devra payer Chevron en Equateur. Une somme qui se répartit ainsi : plus de 8 millions et demi d'indemnités aux quelque 30 000 habitants de la province de Sucumbios qui avaient porté plainte, aggravée d'une amende de 10% au titre d'une loi écologique locale. Et qui pourrait doubler, a précisé la cour d'appel, si Chevron ne présente pas d'excuses publiques aux victimes.
Or la firme américaine n'a pas l'air de vouloir s'exécuter. Elle prépare d'autres recours, hors de l'Equateur, où assure-telle, des ingérences notamment politiques ont faussé le jugement.
Au passage, le président Rafael Correa s'est félicité que les pratiques de Chevron aient ainsi été sanctionnées. Pendant plus de 30 ans, des déchets pétroliers auraient été déversés dans des fosses à ciel ouvert, polluant la forêt et provoquant des maladies.
Cette condamnation, la plus lourde prononcée jusqu'à aujourd'hui dans l'histoire de l'environnement, s'inscrit dans une sorte de série noire en Amérique latine pour Chevron et, au-delà, pour les compagnies américaines.
Chevron ne peut toujours pas opérer au Brésil après la marée noire survenue au large de Rio il y a un mois et qui lui a déjà valu de fortes amendes. Quant à Exxon Mobil, ses actifs dans la ceinture de l'Orénoque ont été nationalisés par Hugo Chavez, et les réparations qu'elle a obtenues sont très inférieures à ses demandes.