Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
« C´est un triomphe, pour Humberto Piaguaje le leader de l´ethnie Cofan. Cela fait 17 ans que nous luttons dans ce procès et encore plus longtemps que nous vivons dans un environnement contaminé. C´est une leçon pour Texaco ».
Du côté du porte-parole de Chevron, James Craig, contacté à New York, le son de cloche est différent. « Ce verdict en Equateur est illégitime et inapplicable. C´est le produit d´une fraude et d´une collusion, contraire à l´Etat de droit et aux preuves présentées à la cour ».
Les 8 milliards d´amende pourtant sont très loin des 27 et même des 113 milliards réclamés par les plaignants. Accusée d´avoir déversé 68 milliards de litres de produits toxique en Amazonie, la compagnie pétrolière n´en est pas satisfaite pour autant.
« Ça a toujours été une stratégie des plaignants, ajoute James Craig, de gonfler les chiffres pour qu´un verdict frauduleux, comme celui d´aujourd´hui, semble raisonnable alors qu´il ne l´est absolument pas ».
Luis Yantza est l´un des leaders du front de défense de l´Amazonie. Pour lui le verdict est une victoire mais encore partielle. « Les gens sont contents mais avec la réserve que l´amende n´est pas suffisante pour réparer les dégâts causés ».
Les deux parties vont faire appel d´ici trois jours, les plaignants pour obtenir plus et Chevron pour annuler tout le procès.