Parmi les 130 documents qui apparaissent au grand jour, figure un document dactylographié, daté du 22 avril 1976. Ce rapport décrit avec précision le corps féminin d'environ 1m60, âgé de 20 à 25 ans, de peau blanche dont l'identification n'a pas été possible mais qui porte toutes les marques de très violentes tortures. C'est un corps qui a été retrouvé dans la lagune de Rocha sur les côtes uruguayennes, et il ne fait aucun doute qu'il provient des eaux argentines.
Parmi les 130 documents, il y a également une carte des différents courants maritimes avec les points où des corps ont été retrouvés. Tous ces documents proviennent des forces armées uruguayennes. Ils étaient jusqu'à présent dans les archives de la Commission interaméricaine des droits de l'homme. C'est donc elle qui a décidé de les déclassifier.
C'est un tournant crucial à la fois pour la justice et l'histoire car ces 130 documents dont de nombreuses photos établissent avec certitude la réalité de ces vols de la mort. La seule preuve matérielle jusqu'à présent datait de 2005 avec l'identification du corps de trois des Mères de la place de mai, trois corps rejetés par la mer des années après leur disparition.