Avant de devenir le président, puis le Premier ministre de Russie, Vladimir Poutine fut un loyal serviteur de l'Etat soviétique, au sein du fameux KGB, les services secrets du temps de l'URSS. Il en a sans doute gardé les réflexes et la rhétorique, celle d'une Union soviétique encerclée par un ennemi hostile. D'où ses dernières déclarations pour expliquer la mobilisation politique des opposants à son régime depuis lundi : pour lui, pas de doute, ce sont les Etats-Unis qui ont encouragé les activistes à l'intérieur du pays à se mettre en mouvement. Et ces activistes sont « financés par l'étranger », notamment par le département d'Etat américain, ajoute M. Poutine.
Au total, plusieurs centaines de millions de dollars de fonds étrangers, versés à des organisations considérées comme hostiles par le Kremlin. En ligne de mire notamment, l'association de « L'observateur citoyen » qui, sur son site internet, estime que, sans les fraudes, le résultat de Russie unie n'aurait pas été de 49,5% des suffrages mais de moins de 30%. Ou encore l'ONG Golos, qui a dénoncé avant et pendant le scrutin de nombreuses fraudes, de nombreuses pressions.
On peut manifester en Russie, a expliqué plus modéré le président Medvedev, mais « dans le cadre de la loi ». Signe en tout cas que ces manifestations, qui durent, commencent à inquiéter sérieusement le duo qui dirige la Russie.