Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Pour le régime birman, c’est la reconnaissance dont ils mourraient d’envie depuis des décennies. Une secrétaire d’Etat américaine, et pas n’importe laquelle, qui discute et serre les mains des tenants d’un pouvoir villipendé de par le monde pour ses violations des droits de l’homme. Nul doute que les médias birmans, étroitement contrôlés par le gouvernement, exploiteront au maximum cette image auprès de la population locale.
Il ne faut toutefois guère attendre d’annonce au cours de cette visite, la première, d’un secrétaire d’Etat américain, depuis 1955. Hillary Clinton effectue avant tout une mission d’évaluation, non seulement sur le sérieux des réformes entreprises par le gouvernement civil, mais aussi sur le dossier sensible de la coopération militaire entre la Birmanie et la Corée du Nord.
Washington estime douteux l’existence d’un programme nucléaire militaire en Birmanie, mais elle souhaite que tout envoi d’armement conventionnel nord-coréen cesse. Autre préoccupation prioritaire : mesurer précisément l’influence économique et politique de Pékin, qui a été le principal allié de la Birmanie ces vingt dernières années.