Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Tant sur le plan économique que géostratégique et politique, Barack Obama a toutes les raisons de dire «mission accomplie». Il souhaitait redonner aux Etats-Unis une place de choix en Asie, un moment délaissée. Tout semble indiquer qu’il y soit parvenu.
Grâce à son Partenariat Trans-Pacifique, il ouvre une nouvelle zone de libre échange à laquelle huit pays ont déjà accepté d’adhérer. A Bali, il a eu la satisfaction de voir une compagnie aérienne indonésienne signer un contrat d’achat de 230 Boeing, ce qui pourrait créer 100.000 emplois aux Etats-Unis.
Faire contre-poids à l'influence chinoise
Mais outre les avantages commerciaux, Barack Obama a redonné à l’Amérique son influence dans une région qui s’inquiète de la montée de la puissance chinoise. Des pays tels que le Vietnam, qui dans le temps tenaient les Etats-Unis à distance, souhaitent s’en rapprocher craignant les visées expansionnistes de leur voisin, par exemple en mer de Chine méridionale.
Obama a tenu aux Chinois un language ferme mais non menaçant, les invitant à respecter les règles du jeu, s’ils veulent tenir leur rôle sur la scène internationale. De quoi faire taire ses rivaux républicains qui l’accusent de mollesse à l’égard de la Chine. Il s’est même offert le luxe de renouer avec la Birmanie, chasse gardée de Pékin, où se rendra Hillary Clinton le mois prochain. Il a également annoncé le début d’une présence militaire américaine permanente en Australie.