Birmanie : les Etats-Unis posent leurs conditions pour une normalisation des rapports

Le nouveau régime birman a promis de poursuivre les réformes, a assuré ce jeudi 1er décembre 2011 la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton après des discussions historiques avec les leaders d'un pays qui devra faire plus s'il veut mettre un terme à son isolement international. Il n'y a pas eu d'annonce spectaculaire au sortir des entretiens mais Hillary Clinton a exprimé le vœu d'une normalisation et jeté les bases d'une relation apaisée dont la première étape pourrait être l'échange d'ambassadeurs dans les mois qui viennent, selon l'évolution de la situation intérieure et régionale de la Birmanie. C'est donc une normalisation sous conditions qu'elle a proposé à ses interlocuteurs.

La diplomate américaine se déclare « encouragée » parce qu'elle a reçu l'assurance « que les progrès continueront et qu'ils s'élargiront » mais, dit-elle, « nous n'en sommes pas encore au point où nous pouvons envisager de lever les sanctions ». Au sortir de la réunion Hillary Clinton a évoqué la méthode : « j'ai dit aux dirigeants que nous envisagerions certainement d'atténuer et de mettre fin aux sanctions à mesure que nous avançons dans ce processus ensemble ».

Apparemment, rien de spectaculaire. Madame Clinton a évoqué quelques ouvertures marginales mais elle reste prudente, elle sait qu'elle est attendue à Washington par des parlementaires américains qui ne veulent pas, à ce stade, entendre parler de rapprochement avec le régime birman. Elle insiste donc sur le fait que, dans cette affaire, les Etats-Unis vont avancer « par étapes progressives », qu'ils sont « prêts à aller plus loin si les réformes gardent leur élan. Dans cet esprit, nous discutons de ce qu'il faudrait pour améliorer les relations diplomatiques et échanger des ambassadeurs ».

Parmi les points de friction identifiés, la chef de la diplomatie américaine a évoqué la brutalité des conflits intérieurs, avec les minorités ethniques. Plus globalement, Washington attendrait d'une Birmanie amie qu'elle rompe ses « liens illégaux » avec la Corée du Nord et qu'elle s'engage clairement à respecter « le consensus international contre la prolifération des armes nucléaires ».

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