Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Le ministère chinois du Commerce n’en fait pas état dans son avertissement, mais il s’agit bien de la réponse à l’enquête ouverte par Washington il y a deux semaines, concernant les exportations chinoises de panneaux solaires. La compagnie américaine SolarWorld accuse la Chine de vendre ses produits en-dessous des prix du marché.
En retour, Pékin dit s’intéresser aux subventions américaines accordées aux énergies photovoltaïques, à l’éolien et au secteur hydraulique. L’enquête a débuté vendredi, elle devrait se poursuivre jusqu’au 25 mai prochain (prolongeable jusqu’au 25 aout prochain si nécessaire) indiquent les autorités chinoises. Elle portera en particulier sur six projets développés aux Etats-Unis dans les Etats du Massachusetts, de l’Ohio, de Washington, du New Jersey et de Californie.
La Chine se prépare ainsi à la riposte. Le département américain du Commerce pourrait en effet décider d’imposer des taxes supplémentaires sur les produits venant de Chine, à la suite de son enquête antidumping qui sera rendue à la mi-mars et de son enquête sur les subventions attendue pour la mi-mai.
Cette guerre des énergies propres tient d’abord à l’importance stratégique du secteur. Depuis 2009, la Chine est passée devant les Etats-Unis pour ce qui est des énergies vertes. Et si les exportateurs américains restent gagnants aujourd’hui c’est grâce au polysilicium, ingrédient indispensables aux cellules photovoltaïques et donc aux fabricants chinois. Mais l’écart se réduit.
Les importations de panneaux solaires chinois ont plus que doublé aux Etats-Unis et Barack Obama pourrait bien manquer sa révolution verte. Car depuis la faillite de Solyndra, le géant américain de l’énergie solaire cet été, les aides publiques colossales accordées par l’Etat Chinois au secteur sont pointées du doigt.