Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Barack Obama le jure la main sur le cœur : cette coopération militaire renforcée avec Canberra ne vise pas à isoler la Chine. C’est bien pourtant l’impression ressentie par les autorités à Pékin. Comment d’ailleurs pourrait-il en être autrement, alors que depuis quelques jours les Etats-Unis avancent leurs pions sur la gigantesque carte de l’Asie-Pacifique.
L’offensive a d’abord été économique, avec la création de la plus grande zone de libre échange sans les Chinois au sommet de l’Apec dimanche. Il y a aujourd’hui cette annonce de déploiement militaire en Australie. Après le Japon, la Corée du Sud, les Philippines, la Chine a de quoi se sentir entourée : « Il est probablement assez inopportun d’intensifier et d’élargir des alliances militaires, cela ne semble pas dans l’intérêt de cette région », a indiqué ce mercredi l’un des porte-parole de la diplomatie chinoise.
Une réaction somme toute assez modérée, car pour le moment la deuxième économie mondiale cherche avant tout à rassurer. Les pions chinois sont pour l’instant placés à l’ouest du côté du Pakistan, de la Russie et de l’Asie centrale, et Pékin entend désormais retrouver la confiance des voisins du sud-est asiatique. La manche suivante se jouera donc samedi à Bali, au sommet de l’Asie orientale.