L’ère du tourisme spatial va bientôt commencer

Un homme d’affaires de Singapour a réservé lundi 14 novembre quatre tickets pour emprunter avec sa famille la navette spatiale de Virgin Galactic, la compagnie fondée par le Britannique Richard Branson. Même si aucune date n’est encore fixée pour les premiers vols, plus de 400 candidats au tourisme spatial auraient déjà réservé leur billet, moyennant 200 000 dollars l’unité.

Cela reste un fantasme mais ce sera très bientôt une réalité pour quelques riches privilégiés : le tourisme spatial est sur le point de vraiment décoller. En réalité, ils sont déjà sept particuliers à avoir pu se payer les frissons du vol orbital depuis l’Américain Denis Tito, lequel moyennant la coquette somme de 20 millions de dollars avait pu passer huit jours à bord de la station spatiale internationale en 2001 par le biais de l’Agence spatiale russe.

Les Russes sont pour l’instant les seuls à avoir ouvert le ciel au commun des mortels grâce à leur programme Soyouz mais à des tarifs tellement exorbitants (35 millions de dollars en 2009 pour le Québécois Guy Laliberté, le dernier passager en date, que l’on ne pouvait pas encore réellement avancer le terme de « tourisme de l’espace ». La pratique est désormais sur le point de devenir plus fréquente – on n’ose pas dire plus populaire – grâce à la vision de l’entrepreneur britannique Richard Branson, fondateur de la marque Virgin.

Un billet à 200 000 dollars

Après s’être lancé dans l’aéronautique avec Virgin Atlantic dès 1984, Branson a, depuis 2003, l’idée de mettre concrètement sur pied une mini-flotte d’appareils destinés exclusivement au tourisme spatial, sous la bannière de Virgin Galactic. Après quelques essais infructueux et notamment une explosion qui coûta la vie à trois ingénieurs en 2007, son équipe a présenté en mars 2010 une navette composée de WhiteKnightTwo (Chevalier Blanc 2), un avion-porteur bipoutre et de SpaceShipTwo, le vaisseau proprement dit qui transportera les premiers équipages dans l’espace : six passagers et deux pilotes pour chaque vol.

Le voyage lui-même sera moins long et moins ambitieux que ceux effectués grâce au lanceur Soyouz. Le vaisseau sortira à peine de l’atmosphère et les astronautes ne passeront réellement que cinq minutes en apesanteur. Mais le coût du voyage sera nettement moins élevé qu’avec les Russes : 200 000 dollars le ticket, une somme qui reste considérable mais quand même cent fois inférieure à celle versée en 2001 par Denis Tito.

Même s’il n’a pas encore fixé de date précise pour le premier vol – il évoque l’horizon 2012-2013 – Richard Branson affirme avoir déjà enregistré plus de 400 réservations, la dernière en date émanant d’un homme d’affaires de Singapour qui a acheté lundi 14 novembre quatre billets d’un seul coup pour lui, sa femme et ses deux enfants. Signe que les premiers vols sont, pour ainsi dire, sur le pas de tir. Richard Branson a inauguré le 17 octobre dernier Spacesport America, le premier aéroport spatial de l’histoire, situé à Las Cruces aux Etats-Unis, dans le désert du Nouveau-Mexique. 

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