A Haïti, Michel Martelly appelle au calme et nie toute responsabilité dans l'affaire du député arrêté

Après une hospitalisation aux Etats-Unis, le président d'Haïti Michel Martelly est revenu à Port-au-Prince ce jeudi 3 novembre 2011 dans un contexte politique délicat. Suite à l'arrestation illégale durant quelques heures, d'un député la semaine dernière, les parlementaires ont dénoncé des dérives dictatoriales du chef de l'Etat. Mais Michel Martelly nie toute implication dans cette affaire et appelle au calme.  

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

Michel Martelly, le bras en écharpe après son opération chirurgicale à l'épaule, a assuré dès son arrivée à l'aéroport ce jeudi 3 novembre qu'il n'était pas responsable de l'arrestation, il y a une semaine, d'Arnel Bélizaire, un député qui l'avait insulté et menacé trois semaines auparavant. « La présidence n'a rien à voir dans ce qui s'est passé, de près comme de loin », a insisté le président haïtien.

Calme, le président a donc expliqué en créole que la précipitation et les décisions prises sous le coup de l'émotion sont improductives. Il demande une enquête approfondie sur cette affaire. « Je pense que se précipiter pour réclamer le départ de ministres, ce n'est pas une bonne chose pour le pays et ce n'est pas ça qui peut arranger ce problème, a-t-il déclaré. Avant tout, il faut se poser, chercher à comprendre ce qui s'est passé, comment cela s'est passé, pourquoi cela s'est passé ainsi pour que cela n'arrive plus. C'est pourquoi, pour que le président prenne une bonne décision, j'ai demandé au Premier ministre de mettre sur pied une commission indépendante pour me faire un rapport sur tout ce qui s'est passé ».

Jeudi dernier, Arnel Bélizaire avait été arrêté à sa descente d'avion après un voyage officiel en France. Il avait passé une nuit en prison avant d'être libéré vendredi devant le tollé soulevé par son interpellation. Après sa libération, des parlementaires avaient exigé la démission de plusieurs ministres.

A la sortie de l'aéroport ce jeudi, plusieurs centaines de partisans de Michel Martelly ont salué le retour du président dans une ambiance de carnaval. La semaine dernière, au même endroit, la foule insultait le chef de l'Etat et l'accusait d'être un dictateur.

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