Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Troy Davis a eu droit à des obsèques de star. Dans l’église baptiste Jonesville de Savannah se côtoyaient parents, amis, célébrités et avocats partisans de l’abolition de la peine de mort. Pour les personnes ayant assisté au service -qui a duré trois heures et demie- on n’enterrait pas un criminel, mais un martyr. Davis avait été condamné à la peine capitale pour avoir tué un policier en 1989, mais sept des neufs témoins qui l’avaient accusé sont revenus plus tard sur leurs déclarations.
Le révérend Raphael Warnok, pasteur de l’Eglise Ebenezer d’Atlanta où prêchait Martin Luther King, a prononcé l’éloge funèbre, déclarant que le défunt avait transformé « le couloir de la mort en un sanctuaire ». Le président de la NAACP, la plus ancienne organisation noire, Benjamin Jealous a proclamé :« Je suis Troy Davis », le slogan utilisé par tous ceux qui s’étaient battus pour essayer de le sauver.
Larry Cox, directeur d’Amnesty International Amérique a promis que son organisation allait redoubler d’efforts pour mettre fin à la peine capitale aux Etats-Unis. Sur le cercueil avait été déposé un bouquet de roses bleues et blanches, les couleurs des Dallas Cowboys, l’équipe de football américain favorite de Troy Davis.