Pour les avocats de DSK, la plainte déposée par Nafissatou Diallo est irrecevable. L’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI), disent-ils, était couvert au moment de la plainte par une « immunité judiciaire totale dans le cadre d’une procédure civile ». Les avocats évoquent dans un long document le droit coutumier diplomatique qui protège les dirigeants d’institutions internationales comme le FMI. Pour eux, il n’y a pas de doute, le tribunal du Bronx doit classer l’affaire.
La plainte au civil a été déposée le 8 août dernier, alors que Dominique Strauss-Kahn n’était plus à la tête du FMI depuis deux mois et demi. Peu importe, pour ses avocats qui affirment que cette immunité a « perduré » après son départ de l’institution. Les statuts du FMI, eux, énoncent bien une immunité de ses employés, mais seulement « dans l’exercice officiel de leurs fonctions ».
DSK à New York pour « affaires privées »
Un point que n’a évidemment pas manqué de soulever la défense de Nafissatou Diallo. Selon l’avocat de la femme de chambre, Kenneth Thompson, DSK « agissait de toute évidence pour son propre compte » lors de l’agression, ne manquant pas de souligner, qu’en plus, l’ex-patron du Fonds monétaire international, selon sa propre version, était à New York pour « affaires privées », payant sa chambre au Sofitel sur ses propres deniers. Pour Kenneth Thompson, la requête des avocats de DSK est donc une « tentative désespérée » et « sans fondement », qui a pour seul objectif « d’éviter d’avoir à répondre des actes déplorables commis » contre sa cliente.
Le prolongement de l’immunité de l’ancien directeur du FMI au moment du dépôt de la plainte à son encontre et le caractère privé de sa présence à New York au moment des faits sont les deux points faibles de cette demande de classement, selon plusieurs experts du monde judiciaire américain. Le juge Douglas McKeon devra statuer sur cette demande, mais sa réponse ne devrait pas intervenir avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
En cas de refus de sa part, Dominique Strauss-Kahn aura à se présenter devant un nouveau jury, après l’abandon des charges au pénal le 23 août dernier. Nafissatou Diallo lui demande des « dommages et intérêts », d’un montant pour le moment non communiqué, pour une agression « violente et sadique » qui a conduit à « rabaisser et violer (sa) dignité ».