Les républicains étaient sceptiques avant la présentation de ce plan, dont les grandes lignes avaient fuité dans la presse. Ils le restent après le discours prononcé jeudi soir par Barack Obama. Scepticisme sur la manière dont ces 447 milliards de dollars seront financés.
La seule à s’être exprimée de manière officielle, après la présentation du plan, c’est l’ultraconservatrice candidate à l’investiture républicaine Michèle Bachmann. Très sévère et qui exhorte le président à « arrêter ». « Votre dernier plan n’a pas marché et cela fait souffrir l’économie américaine », déclare Michelle Bachmann ce vendredi matin.
Scepticisme aussi chez les partenaires sociaux
La réaction est plutôt mitigée, effectivement, du côté des entreprises. Les syndicats de patrons accueillent le plan de Barack Obama avec prudence. « Nous sommes déçus que le président n’ait présenté aucune nouvelle idée » a, par exemple, déclaré le syndicat patronal de la construction qui craint que ce projet présidentiel ne « résiste pas à l’examen » par le Congrès.
Les organisations représentatives de salariés sont à peine plus enthousiastes. « Un outil prometteur », estime l’Union des employés de la métallurgie, qui appelle les républicains à s’unir aux démocrates comme le fait également l’alliance de syndicats d’employés de la construction.
Un plan efficace ?
Difficile savoir précisément si ce plan peut réussir. D’abord parce que le plan présenté ce jeudi soir va sans doute évoluer, être modifié par les amendements qui seront amenés au Congrès. Ensuite, parce-que même s’il est certain qu’insuffler 440 milliards de dollars dans l’économie aurait un effet sur l’emploi, le nombre de facteurs qui entrent en jeu, notamment la conjoncture économique internationale, rend la perspective plutôt floue.
Ce qui est sûr, c’est que le premier plan de relance du gouvernement Obama, début 2009, avait ralenti la montée du chômage aux Etats-Unis, mais qu’il n’avait pas totalement enrayé le phénomène. Ce premier plan avait un coût initial de 787 milliards de dollars. Et il n’avait pas suffit.
Des baisses d’impôts
Sur ces 447 milliards de dollars, 240 viendront d’allègements d’impôts et de charges sociales. Pour les salariés, d’abord : le président américain suggère de reconduire, en 2012, les allègements d’impôts sur le revenu votés l’année dernière. Les reconduire pour les familles de la classe moyenne, précise Barack Obama.
Les entreprises verraient également leurs cotisations réduites de moitié sur les cinq premiers millions de dollars de masse salariale, ce qui toucherait environ 98% des entreprises américaines. Et si ces entreprises embauchent ou augmentent leurs salariés, alors elles seront totalement exonérées de charges.
Le président américain souhaite par ailleurs « remettre les salariés au travail en modernisant l’Amérique ». 207 milliards de dollars seraient consacrés à des dépenses d’infrastructures, selon le plan présenté ce jeudi soir. Les transports et 35 000 écoles seraient notamment rénovés.
Sur le plan du financement de ce plan, Barack Obama assure avoir un projet précis qu’il présentera le 19 septembre. Il s’agit d’un nouveau plan de réduction du déficit plus ambitieux que celui âprement négocié dans le courant de l’été. Un plan qui porterait sur une baisse des dépenses publiques à hauteur de 2 000 milliards de dollars et qui impliquerait que les Américains les plus riches « paient leur part de l’effort à faire », a déclaré Barack Obama.