Chili : l'opposition exige la démission du ministre de l'Intérieur

La tension sociale n'est pas prête de s'apaiser au Chili après les grèves et les affrontements de la semaine dernière. Hier lundi, la fédération des étudiants de l'université du Chili a réclamé la démission du ministre de l'Intérieur, à la suite de la mort d'un adolescent dans la nuit de jeudi à vendredi. Le jeune homme avait succombé au tir d'un policier dans un quartier de l'est de Santiago. Le gouvernement a immédiatement pris des sanctions contre le sergent de police en cause et plusieurs de ses responsables et collègues.

Avec notre correspondante à Santiago, Claire Martin

Il n'y a plus de doute. La police militarisée qui avait immédiatement écarté sa responsabilité dans l'assassinat de Manuel Gutierrez est bien coupable.

La famille et les témoins avaient raison. Le tir qui a atteint le garçon de 14 ans en pleine poitrine venait d'un policier: Le sergent Miguel Millacura a été arrêté et risque jusqu'à 20 ans de prison. Quatre autres policiers ont été relevés de leurs fonctions, ils pourraient être complices. Quant au général qui avait refusé de mener une enquête dans ses services, il est forcé de donner sa démission.

Cet assassinat entache le gouvernement et surtout le ministre de l'Intérieur qui est critiqué depuis plusieurs semaines pour la répression brutale qui frappe les étudiants lors des manifestations : bombes lacrymogènes, lances à eau, coups et arrestations musclées, une répression qui a rappelé à certains la dictature d'Augusto Pinochet. Rodrigo Hinzpeter est un des ministres les plus proches du président Pinera. Il pourrait tomber. Les étudiants et le Parti socialiste exigent sa démission.

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