Il y a une semaine, c'est l'ambassade des Etats-Unis à La Paz qui était dans le collimateur d'Evo Morales. Les dirigeants de la marche des Indiens amazoniens, partis le 15 août de Trinidad pour protester contre le tracé d'une route, avaient eu en effet des contacts téléphoniques avec un diplomate américain.
La polémique semblait s'être apaisée après une convocation par les autorités boliviennes du chargé d'affaires de l'ambassade. Lequel, tout en affirmant le droit pour n'importe quelle mission diplomatique de s'informer du contexte social local, avait nié toute ingérence dans les affaires boliviennes.
Mais le président Morales s'en prend maintenant à l'agence de coopération USAID qu'il accuse d'avoir octroyé des « prébendes » aux manifestants. L'un de ses proches a même évoqué la possibilité d'une expulsion d'USAID.
Les relations de l'actuel pouvoir bolivien, proche d'Hugo Chavez, avec Washington se sont détériorées depuis 2008, date à laquelle l'ambassadeur américain avait été expulsé pour avoir, selon la version officielle, financé l'opposition à Evo Morales.
Ce nouvel accès de tension traduit aussi l'embarras du président bolivien, lui-même de l'ethnie andine aymara, envers les revendications d'Indiens amazoniens qu'il n'arrive pas à désamorcer, bien qu'ayant déjà dépêché aux marcheurs trois de ses ministres. La marche se trouve encore à 500 km de La Paz.