Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Les prisons de l’Etat du Tamaulipas sont de véritables passoires. On y rentre et on en sort comme dans un moulin. Les autorités judiciaires ont précisé que le directeur de la prison et vingt gardiens étaient actuellement interrogés, mais qu’il manquait à l’appel cinq surveillants qui ont abandonné leur service.
C’est la cinquième évasion massive en trois ans dans cette prison où sont détenus 1 200 dangereux criminels. L’an dernier, un total de 350 prisonniers se sont échappé et, malgré les chasses à l’homme, la police n’en a récupéré qu’un seul.
Ces évasions à répétition ont un fort impact médiatique mais n’ont rien d’exceptionnel. Bon nombre de prisons mexicaines sont inévitablement contrôlées par les cartels de la drogue qui ont un immense pouvoir de corruption. On se souviendra de l’évasion spectaculaire de Joaquin « Chapo » Guzman, le baron du cartel du Sinaloa, l’homme le plus recherché du Mexique.
La faiblesse du système pénitentiaire limite sérieusement l’impact de la guerre frontale de Felipe Calderon contre les cartels de la drogue.