Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Depuis quarante-huit heures, les tabloïds américains s'en donnent à cœur joie, le New York Post en tête. C'est ce journal qui avait le premier annoncé l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn, le 14 mai dernier. Depuis, le quotidien new-yorkais est souvent allé loin, très loin dans le choix de ses adjectifs qualificatifs.
A l'encontre de l'ancien patron du FMI (Fonds monétaire international), d'abord, puis, plus récemment, envers la femme de chambre, victime devenue délinquante puis prostituée régulière.
Dominique Strauss-Kahn a « refusé de la payer » affirmait hier dimanche 3 juillet 2011 le quotidien, selon lequel c'est ce qui aurait déclenché une dispute entre le Français et la jeune Guinéenne.
Les avocats de Dominique Strauss-Kahn ont immédiatement répondu. Dans un communiqué envoyé à l'agence France Presse, Benjamin Brafman et William Taylor démentent toute relation tarifée entre leur client et la femme de chambre. « Il n'y a pas eu de dispute parce qu'il n'a pas été question d'argent », écrivent les deux défenseurs.
L'affaire DSK, « un piège plus qu'un complot » selon Pierre Moscovici
Libre mais pour l'instant toujours poursuivi par la justice américaine, DSK pourra-t-il ou voudra-t-il revenir sur la scène politique en France ? Selon un sondage Ipsos pour Le Point, plus de 40% des Français pensent que Dominique Strauss-Kahn a encore un avenir politique.
Quant à Martine Aubry, elle affirme que s'il souhaite revenir en vue de la présidentielle de 2012 et participer aux primaires, personne n'osera lui imposer un quelquonque calendrier, tout en affirmant qu'elle même ne retirera pas sa candidature et ce quoi qu'il arrive...
Les partisans de DSK, eux, se prennent à rêver d'un retour. Et certains reviennent à la théorie du complot. Le député PS de l'Eure François Loncle, proche de l'ancien patron du FMI, a évoqué hier dimanche l'hypothèse de « connexions » entre le groupe Accor, propriétaire français de l'hotel Sofitel de New York et des « officines françaises ».
François Lonclel affirme que « quelque chose s'est passé entre Paris et New York ». Le groupe hôtelier Accor dément formellement toute intervention de ses dirigeants dans cette affaire. Pierre Moscovici, autre proche de DSK, évoque pour sa part un piège politique.