Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Ce n’est pas la première fois que Robert Gates critique l’Otan pour trop compter sur les Etats-Unis pour faire le plus gros du travail, comme en Afghanistan. Mais maintenant qu’il quitte le Pentagone, il dit ce qu’il a sur le coeur.
l a été particulièrement cinglant au sujet de la Libye, un pays sans grand moyens militaires, que l’Otan n’arrive pas à faire plier, faute de munitions que l’Alliance demande maintenant à l’Amérique de fournir, s’est-il plaint. Le coup de gueule du secrétaire américain à la Défense contraste avec les propos élogieux dispensés par Barack Obama lors de sa récente tournée en Europe.
Alors que Gates souligne ses échecs, Obama saluait devant le Parlement britannique « l’Alliance la plus réussie dans l’histoire de l’humanité, un bouclier contre le terrorisme et la proliferation nucléaire ». Lors de la visite d’Angela Merkel à Washington le 7 juin, le président américain qui avait parfois été en délicatesse avec la chancelière allemande n’a pas en public fait la moindre critique au sujet de l’absence de l’Allemagne en Libye.
Pourquoi une telle dissonance entre le Pentagone et la Maison Blanche? Robert Gates défend ses troupes qu’il juge surexposées, écrit le Washington Post. Barack Obama, voulant se démarquer de George Bush, se veut plus conciliant à l’égard des Alliés. Les deux hommes jouent au méchant et au gentil flic. Gates fouette et Obama caresse.