Après l’avoir attendu pendant des heures, les photographes et cameramen juchés sur une estrade pour mieux le voir sortir du commissariat de Harlem ont pu mitrailler à volonté un DSK blafard, décomposé même.
Et rien n'a été épargné au puissant président du Fonds monétaire international, soudain déchu : ni les menottes dans le dos, ni les deux policiers pour l'encadrer solidement, ni la voiture banalisée sans vitres teintées... Afin de bien montrer que Dominique Strauss-Kahn ne bénéficie d'aucune immunité diplomatique et ne fera l'objet d'aucun traitement de faveur.
Aux Etats-Unis, la justice se veut tellement intraitable et impartiale qu'elle n'hésite pas à recourir à ce genre de mises en scène choc.
Présomption d'innocence
Mais en France, cette sortie digne d'une mauvaise série télévisée crée la stupéfaction : jamais un homme politique, jamais une personnalité médiatique ne saurait être exposée ainsi de ce côté-ci de l'Atlantique. En France, la loi et l'usage veulent que l'on respecte, y compris et surtout dans les formes, la présomption d'innocence.
Pas question donc d'exposer une personne interpellée aux caméras sans son consentement, pas question non plus de l'entraver. A Paris, il est clair qu'on aurait préparé une sortie discrète à DSK pour ménager jusqu'au bout l'homme, sa fonction et son titre.