DSK menotté devant les médias : choc et malaise en France

Dominique Strauss-Kahn a quitté dimanche 15 mai dans la soirée le poste de police d'East Harlem menotté, dûment encadré par des officiers du New York Police Department (NYPD). Des images qui choquent une part de l'opinion et de la classe politique en France. Elles sont d'une «cruauté insoutenable», a même estimé sur RTL le député PS Manuel Valls. Aux Etats-Unis en revanche, cette procédure est fréquente. Une illustration du fossé qui sépare les procédures, voire les cultures judiciaires française et américaine.

Après l’avoir attendu pendant des heures, les photographes et cameramen juchés sur une estrade pour mieux le voir sortir du commissariat de Harlem ont pu mitrailler à volonté un DSK blafard, décomposé même.

Et rien n'a été épargné au puissant président du Fonds monétaire international, soudain déchu : ni les menottes dans le dos, ni les deux policiers pour l'encadrer solidement, ni la voiture banalisée sans vitres teintées... Afin de bien montrer que Dominique Strauss-Kahn ne bénéficie d'aucune immunité diplomatique et ne fera l'objet d'aucun traitement de faveur.

Aux Etats-Unis, la justice se veut tellement intraitable et impartiale qu'elle n'hésite pas à recourir à ce genre de mises en scène choc.

Présomption d'innocence

Mais en France, cette sortie digne d'une mauvaise série télévisée crée la stupéfaction : jamais un homme politique, jamais une personnalité médiatique ne saurait être exposée ainsi de ce côté-ci de l'Atlantique. En France, la loi et l'usage veulent que l'on respecte, y compris et surtout dans les formes, la présomption d'innocence.

Pas question donc d'exposer une personne interpellée aux caméras sans son consentement, pas question non plus de l'entraver. A Paris, il est clair qu'on aurait préparé une sortie discrète à DSK pour ménager jusqu'au bout l'homme, sa fonction et son titre.

 

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