Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Pour Dominique Strauss-Khan, cela aura été un dimanche en enfer. Les interrogatoires qui s’étaient prolongés jusqu’à 2h00 du matin dans la nuit de samedi à dimanche ont repris tout au long de la journée d’hier. Le directeur général du FMI a aussi été soumis à une humiliante séance d’identification comme on les montre dans les films.
Un groupe d’hommes est réuni dans une pièce, et derrière des vitres teintées, la victime désigne son agresseur. La femme de chambre qui dit avoir été agressée par DSK l’a immédiatement désigné du doigt. La presse a attendu toute la journée la comparution de Strauss-Khan devant un juge qui devait l’inculper officiellement, lui demander s’il plaidait coupable ou non, et décider s’il allait le maintenir en détention ou lui accorder la liberté sous caution.
Après huit heures d’attente, l’un des deux avocats de l’accusé, William Taylor est venu annoncer que la comparution avait été repoussée à aujourd’hui lundi, après que DSK ait accepté de subir un examen médical. Les enquêteurs veulent verifier s’il porte sur son corps certaines marques telles que des griffures que la victime aurait pu lui infliger lors de son aggression.
La police veut aussi examiner certains de ses vêtements pouvant porter des traces d’ADN. Dominique Strauss-Khan a quitté le commissariat de Harlem et a été transféré, menottes aux poignets dans un autre centre de détention, avant de comparaitre dans quelques heures devant le juge qui décidera de son sort.
Dominique Strauss-Khan s’est entouré pour sa défense de deux éminents avocats. Le premier est un avocat réputé de Washington, William Taylor, qui l’avait déjà défendu en 2008 lors de l’épisode de sa relation extraconjugale avec une économiste hongroise. Le second, Benjamin Brafman, exerce à New York où il fut un temps procureur du tribunal de Manhattan. Passé au privé, il est l’avocat des célébrités : il avait défendu Michael Jackson en 2004, lorsqu’il avait été accusé d’attentat à la pudeur sur un mineur, le rappeur P. Diddy Sean Combs, et quelques athlètes fameux.
Dans bien des cas, il a obtenu un accord à l’amiable pour ses clients leur évitant un procès. William Taylor se flatte d’avoir convaincu plus de gens de ne pas se suicider que n’importe quel psychiatre dans le monde.