A 50 ans, Michel Martelly recevra de son prédécesseur l'écharpe rouge et bleu, symbole du pouvoir du président d'Haïti. L'ancien chanteur prend la tête de l'Etat haïtien fort de ses 67,5% à l'élection présidentielle du 20 mars dernier.
La cote de popularité de Michel Martelly est impressionnante. Mais « Tet Kale » comme l'appellent ses partisans devra cohabiter avec un Parlement qui ne compte que trois élus de son parti. Il devra donc nouer des alliances et faire des compromis, ce qui ne facilitera pas son travail alors qu'il se voulait le président du changement.
Autre épine dans le pied du nouvel homme fort : le choix du Premier ministre qu'il n'a pas encore arrêté. Michel Martelly devra redonner confiance aux Haïtiens,« leur réapprendre à vivre ensemble », comme le dit le romancier Jean-Claude Fignolé, maire d'un village de pécheurs dans le sud-ouest de l'île.
Sweet Micky, son nom de scène à l'époque où il se produisait encore, devra reconstruire doublement Haïti. Il devra remettre sur pieds les bâtiments détruits par le tremblement de terre mais aussi procéder à une reconstruction politique de son Etat.
Michel Martelly peut compter sur l'aide de Paris. Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères salue la volonté de changement de la population haïtienne qui a élu Martelly. Quelques heures avant l'investiture du nouveau président, Alain Juppé a aussi promis à Haïti le soutien de la France.